12/27/2008

Retour sur la naissance de Robin

Je relis le récit de sa naissance et je me rends compte qu'il y manque tant de choses... Mais ces choses, en fait, sont peut-être faites pour être dites ensuite, plus tard...

Et me voilà, plus de 7 semaines après.

7 semaines après cet accouchement marathon mais magique, 7 semaines après l'arrivée au coeur de notre foyer de cette petite boule d'amour chevelue.

On dit souvent que l'accouchement est un événement violent pour l'enfant. Je n'ai pas eu cette impression, et j'espère que lui non plus (toujours moins que son grand frère, en tout cas...). Ce n'est pas possible et pourtant j'aimerais tant qu'il se souvienne comme moi de cette naissance, qu'il se rappelle du travail que nous avons fait ensemble, qu'il se remémore sa venue au monde comme une vingtaine d'heures de doux dialogue sans paroles entre lui et moi...

(Je tape ces mots et, près de moi, il rit dans son sommeil!...)

La césarienne est au coeur de tous les débats obstétricaux ces derniers temps... Et pour cause: il s'en effectue chaque jour plus que la veille... Et pas toujours pour les bonnes raisons, malheureusement.

Autant que je le pourrais je me battrai toujours pour aider celles qui, autour de moi, sont confrontées à la naissance d'un enfant. Celles à qui l'on impose des décisions qui n'ont de médicales que le nom, celles qui ont vécu un accouchement différent et qui ont mal, je serai aux côtés, si je le peux, de celles qui ont eu une césarienne justifiée mais mal digérée, ou pire, ce que je me suis laissée faire moi: une césarienne pour arranger le médecin. Et, de tout mon coeur, auprès de celles qui attendent une naissance et qui ont besoin d'être guidées dans leurs choix.

J'ai eu une chance incroyable de pouvoir vivre mon accouchement comme je le voulais plus que tout, et jusqu'au bout rien n'était sûr, nous avons écrit notre histoire ensemble, dans le respect et l'amour, grâce à une équipe disponible, compétente et engagée.
Je suis consciente aussi que mon accouchement avait une "fin alternative". Cette fin, je l'aurais acceptée sereinement, au vu du chemin parcouru. J'y étais préparée... Enfin je le crois.

Chacun de mes garçons a une histoire particulière, elles sont si différentes et pourtant elles sont parallèles dans ma tête, je ne peux l'empêcher...

Aujourd'hui je me dis que l'arrivée de Robin a pansé toutes mes blessures restées béantes, et m'a permis d'être sereine par rapport à la grossesse et la naissance de Noah, que je revis sans regrets, avec juste une pointe de nostalgie...

Ce petit bout d'homme, qui s'est invité par surprise, m'a appris la vie, m'a appris qui j'étais et pourquoi j'étais là. Chaque jour, mes enfants me dictent, sans mots, le chemin à prendre...

Et je me laisse guider, accrochée par le coeur, par mes deux merveilleux petits garçons. Je suis confiante, je sais que la route sera belle!


11/11/2008

Robin, ma Re-Naissance...

Quarante semaines arrivent... Et passent... Toujours pas de signe de toi.
Tu es au chaud, je suis toute ronde, attentive, impatiente...

La peur de la césarienne est seule à venir troubler mon esprit... Et si?...


Lundi soir, les pieds comme des pastèques et la tension limite, nous allons contrôler si tout va bien. Tout va très bien Madame la Marquise, tension pas affolante, col fermé, rentrez chez vous. "Chéri, on rentre, mais prends bien les bosses!"...

Mardi matin, Guillaume part travailler, je me réveille l'oeil sur l'horloge... 5h52... 6h... 6h08... 6h16... 6h24... 6h32... Un joli métronome. C'est encore léger, je n'ose y croire, au mieux ça se met en place tout doucement. Je me lève. C'est toutes les cinq minutes maintenant si je regarde bien.. Aha... Noah dort, Guillaume est en poste... J'attends.
Il est 9h et je commence à douter. J'appelle Guillaume pour qu'il rentre, prépare le petit déjeuner du futur grand frère. Comme j'ai lu Dolto, je lui parle de Bébé qui arrive. Il me réclame "Cars". C'est pas gagné.

Guillaume arrive et je plonge (façon de parler) dans un bain chaud. Si ça s'arrête, je pleure. Ca ne s'arrête pas, et c'est très inconfortable.
Guillaume s'active un peu et Noah ne me quitte pas. Il restera près de moi, à côté de la baignoire, pendant toute la durée de ce bain... Il s'interroge je crois... Il me regarde intensément: "T'as bobo, Maman?" Que lui répondre?... "Oui, un peu mon chéri, c'est ton petit frère qui veut sortir, c'est normal, il fait toc-toc dans mon ventre!"
Noah réfléchit...
"Attends Maman, Noah va faire un bisou au bobo!" Il le fait... Puis...
"Regarde Maman je prends ton bobo et je le jette! Aurevoir le bobo!"
Je ne sais plus comment lui expliquer mais je me sens plus légère déjà... Ce moment est si précieux, unique, magique... Je suis, comme mon petit bébé, plongée dans l'eau chaude, et Noah près de moi ne me lâche pas des yeux, et serre les dents au rythme des contractions qui me secouent le ventre, nous sommes déjà quatre...
Mais pas le temps d'y penser plus, je ne tiens plus dans la baignoire, et dire qu'il faut encore sortir, me sécher et m'habiller...
Décidément, c'est aujourd'hui, j'en suis certaine!

"Chéri, on dépose Noah et on y va, on a une heure de route, soyons raisonnables".
Noah file tout content chez nos voisins, à peine un regard (sale petit ingrat) pour Maman qui se crispe... "A très vite mon Bébé... Euh mon grand garçon!"...

La route est pénible. On prévient les familles "Mais ne vous affolez pas hein, si ça se trouve c'est une fausse alerte!" Mais vindediousse faîtes que non!!!

Le monitoring fait les montagnes russes, est-ce bien ton arrivée que tu m'écris sur le papier qui défile?
La sage-femme temporise. Col à 1, Bébé très haut... Peut-être une fissure de la poche, mais pas sûr... On nous met en chambre, la longue attente commence, je le sais. Col à 1, c'est mieux que rien, mais ça va être long.
On marche autour de la clinique, je roule du bassin sur un ballon (grande journée de grâce et d'élégance) puis en fin d'après-midi je n'en peux plus de ce cirque... Si jusque là j'arrivais à "vivre" en dehors des contractions, ce n'est plus le cas car je n'ai plus de répit. Pourvu que ça avance.

Il est 20h30 et c'est la relève. Avant de partir, la sage-femme m'examine... Col à 1.
Ils vont me faire une césarienne. Ca n'avance pas, je vais finir au bloc, non non, pas après tout ça...
L'obstétricienne sait ce que je pense, la bougresse. Je connais mon dossier. Utérus cicatriciel, gros bébé, dystocie du travail car tête haute... Je n'ai pas beaucoup de bons points. Mais elle ne s'attarde pas dessus, elle ne peut rien me promettre si ce n'est de faire son possible. Je ne lui en demande pas plus... Si ce n'est un petit quelque chose pour que je puisse respirer un peu...

La relève arrive, et avec elle la sage-femme la plus merveilleuse du monde, accompagnée d'un produit magique ou presque. A ce stade du travail je ne gère plus rien, je ne cherche plus à retenir mes cris ou mes larmes. Je vais effrayer toutes les bonnes femmes du bâtiment, tant pis.
Déjà quinze bonnes heures de contractions et rien ou presque. Merde!!!

Je ne veux plus qu'on me touche, je ne supporte rien. Je ne veux pas de votre monito, je veux juste que ça s'arrête... Pourtant je l'ai voulue cette souffrance, je l'ai accueillie, c'était mon combat. Mes propres paroles me reviennent aux oreilles et m'arrachent un sourire: "Oui alors moi la péri c'est si besoin mais c'est pas sûr hein!"
Le Nubin passe. Ca ne calme pas les contractions (encore heureux) mais me permet de récupérer entre chaque vague. Pendant la vague, on me dit de souffler mais je ne veux rien entendre, j'arrive pas à souffler moi, j'avais beau dire que non, eh ben si: je SUIS une chochotte et la seule chose que j'arrive à faire c'est pas des "oooooh" pour accompagner la contraction c'est juste des "AAAAAAAAAAAAAAAAHHHH" pour que tout le département partage mon mal...

De l'acupuncture? Si tu veux.

Je ne me rends pas compte à quel point ça doit être long pour Guillaume, qui reste près de moi à chaque instant... Il n'y a pas de lit, il paraît qu'il est installé sur une sorte de pouf, je n'ai pas pu regarder, trop concentrée sur ma douleur... Oui, c'est long mais c'est tellement rythmé par les spasmes de mon corps que les heures défilent sans que j'en aie conscience.

Il fait nuit depuis longtemps maintenant. Entre les contractions je m'envole, sympa sa dope, j'en reprendrais bien un peu. Parce que là ça commence à ne plus marcher...
Non je ne veux pas qu'on m'examine, je ne veux pas qu'on me touche... Je repousse ses mains pourtant bienveillantes, je refuse ses conseils pourtant si précieux... Comme on est bête quand on a mal. Comment a-t-elle réussi à m'examiner? Dieu seul le sait. Toujours est-il que son visage a changé.
"Préparez-vous, on part en salle de naissance!"
En salle de quoi???
Je revis. C'est con le corps et l'esprit, hein? Je plaisante, je vais sur le fauteuil, on roule, c'est parti.
"Ca veut dire que l'anesthésiste arrive???" Oui. Amen.

C'est donc ça une salle de naissance... Ce n'est pas un bloc opératoire outrageusement éclairé et aseptisé, ce n'est pas une salle d'opération. C'est une salle de naissance.
L'anesthésiste arrive. Alléluia! Monsieur, j'ai peur. C'est nul, mais j'ai peur.
Il le sait et c'est normal. Ca me rassure, un peu.
"McCain ou Obama??"
Hein???
"OBAMA" Il pique. Aïe. Ah, c'est tout? D'accord.
Contraction. "Faîtes 'oooooooh' Madame"
"OOOOOOOOBAMA!!!"
D'ailleurs, Obama ou pas Obama? On ne sait pas encore je crois...

L'anesthésiste me dit que les contractions vont encore être gênantes un moment avant que la péridurale ne fasse complètement effet.
"Gênantes. Alors ça pardonnez-moi c'est bien un mot d'homme hein!!!"
Il ne se vexe pas. Il sait que je suis de mauvaise foi. Lui qui soulage la douleur des femmes... Il me dit de garder confiance. Il a raison.

Les choses avancent, doucement. Je peux enfin respirer normalement, accompagner mon bébé dans son voyage, à chaque contraction. "Ssssssssssssssssssss" pour qu'il descende... La tête est toujours haute.
On me rompt la poche des eaux, inondation!!! Alors c'était ça le gros bidon? Oui mais pas que.

Il doit être 4 ou 5 heures du matin. Obama est donné gagnant mais pas encore officiellement. C'est bien. C'est un beau jour pour naître, non? C'est donc ça que tu attendais...

C'est imminent ou presque maintenant. Mais pourquoi t'obstines-tu à regarder les étoiles? Le bloc opératoire est toujours là, présent dans un coin de ma tête et de celle de l'équipe, si tu ne te présentes pas bien...

Je suis donc à quatre pattes sur le lit, la tête sur un gros ballon, je fais des cercles avec mon bassin pour que tu te positionnes bien. Once again, quelle grâce!

Mais je suis si fatiguée maintenant... Ca va faire 24 heures...

Tu ne te tournes toujours pas.
De l'acupuncture, Madame? Si tu veux.
Un café, Monsieur? Veinard.

Maintenant je suis sur le côté, une jambe relevée, toujours dans l'optique de te guider comme il faut vers la sortie. La grande porte, si possible. Pas l'autre. Celle-là, c'était une sortie de secours, et elle est condamnée.
Tu commences à te tourner... Et puis non.

Merde!!!

On continue... On n'arrive pas toujours très bien à capter la galopade de ton coeur... Je commence à perdre réellement confiance. C'est trop long, c'est trop dur... Et si ce n'était pas écrit comme ça? Et s'il était dit que je ne saurais pas accomplir ce miracle? De toute façon tout a été différent, je peux tout accepter maintenant... Enfin non... Mais... S'il le faut...
L'obstétricienne émet toujours des réserves.
Pas après tout ça, non, franchement je ne le supporterais pas!

La sage-femme m'anéantit. Toujours tête en l'air...
Mais à dilatation complète la gynéco peut peut-être arriver à remettre Bébé comme il faut...

Il n'y aura pas besoin.
Tu es dans les starting-blocks, il t'a juste fallu 26 heures pour trouver le chemin.

"Attrapez vos jambes Madame, prenez plein d'air, bloquez, et poussez!"
J'ai rêvé d'entendre ça... Et... Hein?? Quoi??? Je fais comment???
"Continuez!!!"
Guillaume m'encourage, il pousse avec moi j'en suis sûre, il aime ce moment autant que moi je le sais, pour lui je dois y arriver, leur offrir à tous la naissance qu'ils méritent...
Je pense à Noah, passe avec ton frère mon chéri, passe avec lui...

Je me sens partir... Non non pas maintenant c'est pas possible... Mais c'est juste l'émotion, une vague différente, je vois mon ventre qui se tend, on me parle de cheveux QUOI???, on me dit "A la prochaine contraction il est là!"
Moi j'ai le droit d'entendre ça? Moi j'ai réussi à faire ça? C'est pas possible je vais ouvrir les yeux et je serai au bloc, le bas du corps paralysé, et les larmes sur mes joues ne seront plus des larmes de bonheur...

Mais non, je suis là, c'est bien moi, je suis en train de mettre mon enfant au monde.
D'ailleurs ça y est, il glisse, il vole même, il est sur moi, il est chaud, il crie, il est tout chevelu, il est là.

Il est contre moi. Guillaume est près de nous. On ne nous volera pas cet instant cette fois... Le reste est entre nous... Marqué à tout jamais dans notre coeur, dans notre chair...

Je suis née avec mon deuxième fils ce joli matin de novembre...

Que dire de plus à ceux qui m'ont aidée que MERCI? C'est si peu...

Merci à toi, mon enfant, pour avoir pansé une à une toutes les blessures restées ouvertes... Pour avoir fait de moi la femme et la mère que je suis, pour avoir fait de nous, enfin, une famille complète, heureuse un point c'est tout.



Je m'appelle Robin, je suis né le 5 novembre 2008 à 7h25, 4kg190 (Mazel tov) pour 53cm. Ma naissance fut merveilleuse et depuis, chaque instant est un cadeau...

10/15/2008

Simone Veil, le retour...

Un petit, ou plutôt un gros carton rouge, en forme de coup de gueule. J'évite de rentrer trop dans les détails persos en général, mais je ne peux pas me taire cette fois.

Pour certaines cela va sans doute paraître anodin, mais moi j'explose!!!

Je suis quelqu'un d'extrêmement pudique, c'est même maladif à vrai dire, en temps normal. Pendant la grossesse, on arrive à en faire un peu abstraction tout en tâchant de préserver un peu de dignité et d'intimité si on le peut. La médicalisation un peu à outrance de la grossesse et de la naissance sont à ce prix... On en prend notre parti, au fond, plus facilement pour certaines que pour d'autres mais enfin toujours est-il qu'on y fait de moins en moins attention. Et pourtant...

Gynécos, sage-femmes, médecins en tous genres se succèdent entre nos jambes, la main experte et l'oeil blasé. Nous on met les pieds dans les étriers, on écarte les cuisses, au mépris de tout ce que l'éducation et la société nous a appris, offrant ce que la décence nous conditionne toute notre vie à cacher, on tourne le regard et on attend que ça passe...

L'obstétricienne de la maternité m'a prescrit un prélèvement vaginal à effectuer pour le dépistage du streptocoque B. Pourquoi ne le fait-elle pas elle-même "pendant qu'elle y est"??? Mystère...

Sachant l'importance de cet examen, je suis allée prendre RDV au laboratoire près de chez moi pour l'effectuer rapidement. Connaissant un peu les différentes personnes qui travaillent dans ce labo, je demande à ce que ce soit la femme et non l'homme qui s'occupe de ce prélèvement, elle m'en avait déjà fait un après la naissance de Noah et avait été très douce et très compréhensive malgré mes larmes incontrôlables...
Cette dame est en vacances, c'est donc l'homme, que je n'ai jamais vu ou presque, qui viendra coller son instrument dans mon vagin et y prélever ce qui doit y être prélevé.

Je trouve ça d'une violence, d'un irrespect incroyable...

Je sais, c'est un détail au fond, ce qui compte c'est d'avoir un enfant en bonne santé, mais est-ce que ça doit forcément se faire au prix du peu d'intimité qu'on nous laisse?
Est-ce qu'on n'a plus aucun respect pour l'amour propre et la pudeur des femmes?
Est-ce qu'on est juste un vagin avec une femme autour, au final?

Je sais aussi que certaines femmes vivraient nues tout le temps si cela pouvait leur permettre d'attendre enfin un bébé... Je le sais...

Mais là, tout de suite, moi je n'en peux plus de tous ces yeux, de toutes ces mains, de tous ces gens qui me "violent" et qui ne connaissent même pas mon prénom...

Ca me passera, me direz-vous. Sans doute... Mais pour l'instant, j'en pleure d'avance...

Garder son sens de l'humour, en toute circonstance!

Oui, je suis ignoble. Un monstre. Une serial killeuse de petites vieilles dames fragiles du coeur.

Mais tant pis, je vous raconte. Une petite anecdote sans intérêt mais, ah, ça fait du bien parfois!

Samedi dernier Chéri a traîné son (gros) boulet de femme à une soirée "comité des fêtes" d'un petit village voisin. Comprenez, un bal musette amélioré, mais je ne crache pas dans la soupe (qui était délicieuse) car on a passé une bien bonne soirée entre amis!

Bien sûr tout le monde me suivait du regard avec un air un peu effrayé. La responsable du comité m'a même gentiment demandé si j'avais l'intention d'accoucher là. (J'ai dit oui, vous pensez bien!)


Je suis allée me chercher un verre (de coca bien sûr) au bar, où la madame qui servait m'a regardée d'un coup et a fait un bond en arrière, manifestement effrayée.
Je souris calmement. J'attends la question.
"Oulàlà mais c'est pour très très bientôt!!?"
Je prends un air serein et résigné, j'irai même jusqu'à dire "contrit":
"Ben... C'est pour dans trois mois..."



Bon sang, j'aurais dû prendre mon appareil photo.

Par contre, pour justifier le "Mais c'est pas possible y en a combien dedans???" qui a suivi:






[EDIT] *** Je me rends compte que ce n'est pas clair... Il ne me reste pas trois mois... Mais trois semaines maxi!!! ***

10/04/2008

Générosité enfantine

Avoir des enfants, en soi c'est déjà un cadeau. Rassurez-vous, vos enfants le savent, et entendent bien être considérés comme tels.

Mais il arrive parfois que l'enfant, dans un élan spontané, sincère et désintéressé, vous fasse l'insigne honneur de vous faire un cadeau.

C'est ce qui m'est arrivé y a pas cinq minutes. J'étais humblement partie faire pipi (ma Maman vous dirait qu' "il y a des chiens qui y vont sans le dire" mais ça a son importance dans la suite de l'histoire) et Noah arrive triomphalement dans les toilettes, déjà tout fier de son plan.

"Maman fait pipi sur le pot."
"Oui mon chéri, c'est ce que font les gens biens."
"C'est bien, Maman, bravo!"
*** Fierté ***

"Tiens Maman, cadeau!"
"Attends chéri, je me rajuste."
"Maman, ferme les yeux!! Cadeau!!"

Je referme mon pantalon et mes yeux, donc, et tends la main, avide et impatiente. Dans ma tête je vois déjà les futures fêtes des mères sous une pluie de colliers de nouilles et de masques cauchemardesques (mais néanmoins véritablement artistiques) de papier mâché...

Mon petit bonhomme de deux ans et demi est déjà plein d'amour pour sa Maman dévouée et va déjà me faire un sublime cadeau improvisé mais émouvant que je pourrai exhiber fièrement en société. Je crâne déjà, mentalement.

"Ouvre les yeux, Maman!"
Je prépare une expression subjuguée, de circonstance, qui se transforme en circonspection, puis en franche grimace...

"Oh, des crottes de nez."
"Maman, t'as pas dit MERCI!"

10/02/2008

Epater la gynéco, un kilo/centimètre à la fois...

En quelques chiffres j'ai ruiné dans l'oeuf ma relation d'amour naissante avec l'obstétricienne de la maternité. Damned.

Tout avait plutôt bien commencé, en fait. Consultation, auscultation, papotation, enfin la routine.
Et là, elle a sorti son mètre de couturière.
Je me crispe d'avance... Elle mesure, me fait des yeux comme des soucoupes et lâche le verdict:

"Hauteur utérine: 36 centimètres, presque 37..."
(Genre elle a jamais vu ça, les yeux de merlan frit et tout)

Je rougis timidement (vous me connaissez) et je hausse les épaules (enfin si tant est qu'on peut hausser les épaules dans cette charmante position qu'on appelle poétiquement "gynécologique") parce que c'est vrai, qu'y puis-je?

La leçon commence:
"Vous avez sûrement pris trop de poids. (Notez que j'ai mis un point. Ce n'est pas une question, c'est une constatation bienveillante de Médecin-Tout-Puissant) Franchement, ça ne sert à rien de grignoter, de manger plein de sucre, vous allez faire un très gros bébé c'est ce que vous voulez?" (Mais-oui-bien-sûr je ne demande que ça; après tout qui ne rêve pas d'avoir à expulser un bébé baleineau par là où vous savez??)

Calmement, je lui suggère de regarder sur mon dossier quel était mon poids à ma consultation du troisième mois, soit le 28 avril de cette année.

Elle me répond: "[chiffre*]"

Je lui dis: "Bien, ayez l'obligeance de bien vouloir reculer afin que je puisse accéder à la balance silvouplémerci."

Je monte sur l'engin. Et commente: "Bon, vous pouvez noter. Consultation du 30 septembre de l'an de grâce 2008, 35 semaines et 3 jours. Poids: [chiffre tout pareil*]. Prise de poids: ZERO."


Pan, dans les dents. Grosse oui, lourde non!




* Le poids d'une femme, ça se demande pas. Malotru(e), va!

9/16/2008

Comment tu t'intitules, toi?

Tout avait été tellement évident pour Noah que nous sommes dans une impasse totalement inconnue cette fois-ci concernant ZE prénom de celui qui s'appelle pour l'instant "Petit Frère" ("Ti'Papoute" pour les intimes)...

C'est super dur de trouver un prénom qui plaise aux parents, qui ne soit pas pris dans l'entourage proche, qui ne donne pas un truc à coucher dehors avec le nom de famille, qui ne présage pas d'un futur procès pour maltraitance, etc.

Là-dessus les avis divergent et chacun y va de sa petite tradition perso.

- Il y a ceux qui avaient déjà décidé en primaire. Généralement ça donne une fratrie de Geri, Victoria, Mélanie ou de Roch, Jordy et Albator. Pour les plus "mûrs" ça donnera John, Paul, George et Ringo ou encore Gloria, Tina et Petula. Adaptez selon la génération et les programmes télévisés qui y correspondent.
Ceux-là changent parfois d'avis, parfois non... Toute une génération de traumatisés du Club Dorothée. Ou de Beverly Hills - DAMNED.

- Dans la même veine, il y a les cinéphiles. La plupart du temps ça va, parce qu'en général les prénoms dans les films sont les même que dans la vie, quoi. Ou mieux, certains sont rentrés dans les moeurs (heureusement vu la tripotée de Leeloo qui a vu le jour depuis "Le Cinquième Elément", et puis Leeloo c'est plutôt mignon). Mais parfois, c'est plus compliqué. Et j'ai eu mal pour le petit garçon rencontré au parc la semaine dernière qui répondait au prénom saugrenu d'Anakin...

- Il y a ceux qui occultent carrément le sujet et qui, le jour J, voient le prénom de l'enfant sur sa face fripée rouge et hurlante et c'est comme ça. Les veinards. Généralement c'est des mythos, ils avaient décidé avant mais z'ont rien voulu dire!

- Il y a ceux qui donnent un prénom pour rendre hommage à un cher disparu. Lourd, l'héritage, si vous voulez mon avis... J'apprécierais moyen de m'appeler comme la Grand-Tante Germaine qui a malheureusement péri bêtement dans un accident de pédalo.

- Il y a ceux qui savent depuis le début mais qui ne disent rien. Les pires d'entre eux s'amusent aux devinettes avec l'entourage. C'est rageant, mais ça marche! Mais encore faut-il savoir tenir sa langue!


Nous, par exemple, on est un peu au milieu de tout ça. On a des idées, on a parfois presque des coups de coeur, mais on a beau tourner le problème dans tous les sens la solution ne vient pas.
Il me semble que c'est Lao-Tseu qui disait "Si un problème n'a pas de solution, alors ce n'est pas un problème".


J'en déduis donc que ce n'est pas un problème.

A dans 6 semaines, "TRUC".

9/03/2008

Ceci n'est pas un blogue de kouizine...

Mais la référence était facile!

La frisée, c'est donc moi (vous verriez mes cheveux vous comprendriez, mais on fait c'qu'on peut avec c'qu'on a).

Les lardons, c'est eux (les Hommes de ma vie puisqu'il fut décidé là-haut que je resterais la seule et unique paire de nénés de la maison).


En ce grand moment de construction familiale (et de destruction massive de mon pauvre corps mais ça, c'est ce qu'on appelle les "dommages collatéraux" il me semble), je m'étais refusée à me laisser submerger par tous les chamboulements (hormonaux, matériaux, émotionnels et autres) en cours ou à venir.

Mais voilà, la réalité m'a rattrapée. Elle n'a pas de mérite, je ne cours pas vite, à vrai dire "rouler" ou "se traîner" seraient des termes plus appropriés. Toujours est-il que les faits sont là.

Bientôt, nous seront quatre. C'est rigolo, ça fait un carré. Il nous manquait un coin et finalement il s'est invité par surprise, pour notre plus grand bonheur! Un autre petit lardon va venir s'ajouter et nous serons au complet...

Tout doucement la maison se remet à ressembler à un champs de pré-bataille, il y a dans l'atmosphère ce petit air doux plein d'amour et de stress diffusé par les quelques objets neufs ou récupérés, mal rangés çà et là, qui nous rappellent que bientôt, ce sera la panique!

Il était nécessaire de donner un souffle nouveau au blog, non pas d'en créer un autre - cela m'est impensable! - mais de mettre celui-ci au goût du jour, ce nouveau goût épicé et doux à la fois, un peu sucré-salé, qui pique mais qu'on aime quand même... Le goût de la frisée aux lardons!


8/20/2008

(Sur)Vivre d'amour et d'espoir...

Lundi mon corps et moi on a eu une petite discussion. Que me dis-tu? Des contractions, ça je sais... Pourquoi celles-ci sont-elles différentes? Je me crispe, j'ai mal... Cette sensation d'appui, là, en bas... Ca ne peut pas être bon... Pourtant, ton petit message en morse à grands coups de vagues pénibles dans mon ventre, je le connais... Comment? Oui, je sais, j'ai peut-être un peu forcé, mais pas tant que ça, tu exagères... De toute façon retiens-toi, j'ai rendez-vous à la maternité demain pour un cours de préparation à la naissance, j'en profiterai pour faire contrôler tout ça, puisque tu insistes...

La suite a des airs de déjà-vu... Toute ressemblance avec des personnages et des faits existants ou ayant existé serait purement... Désespérante.

Après ledit cours de prépa j'ai filé aux urgences, je m'en voulais un peu d'enquiquiner le monde là-bas mais je sentais qu'il le fallait... Rien que pendant le cours on parlait de contractions et j'ai pu faire quelques démonstrations bien involontaires... Au moins ça servira aux autres. Quel altruisme.

J'ai dû beaucoup attendre aux urgences maternité car il y avait plusieurs accouchements (les veinardes) (mais pas de hurlements ou de supplications d'arrêter la torture, on accouche dans la zénitude là-bas visiblement... Ou dans des salles insonorisées!), et finalement j'ai été reçue par une sage-femme et une aide-soignante tout simplement adorables et très douces!

L'examen a révélé ce que je craignais... Ce que mon corps me criait dans la tête. Col court (un petit centimètre...), bien mou, ouvert à 1 pour l'orifice externe, mais encore postérieur et fermé en interne. Il a tant bougé en deux petites semaines...

Traduction: les contractions douloureuses que j'ai ressenties font appuyer la tête de Bébé en plein sur le col.

La sage-femme me parle d'hospitalisation, je lui explique, je ne craque pas mais c'est dur... Comment lui dire que je ne veux pas jouer avec le feu mais que j'ai un grand bébé à la maison qui a besoin de moi, et que nos familles ne sont pas là... J'ai peur d'appeler Guillaume... Je ne connais que trop la chanson... Je me suis tant battue pour éviter ça... Je parle à la sage-femme en restant souriante, confiante, forte... Ou du moins j'espère que c'est ce dont j'ai eu l'air. Je lui raconte quelques-uns de mes déboires passés avec ironie - c'est plus facile.

Un monitoring est décidé, le coeur de Bébé bat la chamade, je regarde par la fenêtre de la chambre en écoutant cette douce musique et en m'empêchant de penser au passé ou au pire... Je me dis que par rapport à Noah, j'ai gagné dix semaines sur le repos forcé... En même temps je sais que c'est de ma faute si j'en suis là. Je ne me suis pas assez écoutée et j'ai voulu être forte pour nous trois, nous quatre, j'avais décidé que ça ne se produirait pas et je pensais que ça suffirait...

Mais je ne suis qu'à 30 semaines... Même pas. C'est beaucoup, c'est peu, c'est plus que certaines, mais ce n'est pas assez...

Baboum baboum baboum... Qu'essayes-tu de me dire, Bébé? Et moi, comment puis-je te dire de rester au chaud, que je suis désolée d'avoir eu du mal à me faire à cette grossesse au début, que je suis désolée que mon corps ne m'obéisse plus, qu'il te secoue de contractions et te pousse vers la sortie alors qu'il devrait te bercer tendrement de chaleur et d'amour... Comment te dire que je t'aime déjà tant... Que j'ai hâte de te rencontrer, que la vie est dure dehors mais qu'elle est belle aussi si tu veux bien attendre un peu avant de t'y frotter, que je suis impatiente de te serrer dans mes bras pour te dire ces choses, que dans mon coeur déjà je t'imagine...

La sage-femme interrompt mes pensées...

Le médecin est d'accord pour que je rentre chez moi, avec traitement radical et consigne de repos strict mais pas forcément allongé, et un retour progressif à une vie moins enfermée d'ici quelques semaines. Je suis écoutée, entendue, enfin... Mais quand même: menace d'accouchement prématuré, encore. Repos et traitement, encore... 8 semaines, c'est peu et c'est énorme. Mais je suis confiante. La sage-femme me félicite même pour savoir aussi bien interpréter les signes de mon corps (c'est lui qui m'avait prévenue m'dame, j'ai rien fait)... Mais insiste aussi sur le fait que je dois faire de mon chez-moi mon QG, et laisser mon Noah devenir grand et autonome... Sans le porter.

C'est Guillaume qui nous portera sur ses épaules maintenant, comme il l'a fait avant, mais il aura besoin d'épaules plus larges cette fois...

Je l'appelle, il s'inquiète, il s'en veut, il est un peu perdu...


Avant de repartir chez moi, je m'assois sur le lit, je regarde la lettre que mon petit bébé m'a écrite sur le monitoring, et je lui réponds: "Ne pousse pas la porte mon chéri... Maman l'ouvrira pour toi le moment venu..."

8/09/2008

J'ai testé pour vous: Mon fils chéri est un sale gosse suicidaire!

Mon fils adoré aime taquiner sa mère. Surtout en ce moment, forcément.
Si en plus il peut me faire frôler la crise cardiaque, il jubile. Si, si, je vous assure, je l'ai vu dans ses yeux. Vous allez dire que je suis parano, mais je sais ce que je dis.

Dans ce petit ange, il y a un diable qui sommeille. La preuve:

Hier, après une journée bien chargée, je décide/je me force/j'ai pas le choix, bref, je vais faire des courses. Je vais sur la place, gare mon tank, et hop, j'embarque le gnôme, ou plutôt je le traîne ("T'as pas voulu faire de sieste, t'assumes!") dans deux-trois boutiques. Il refuse de dire bonjour (Pfff si on m'avait dit qu'un jour je serai une mère du genre "Dis bonjour à la dame"...), essaye de se sauver, crise pour avoir une barquette de framboises qu'il renverse par terre... Le sale gosse dans toute sa splendeur. Mais où est passé mon petit bébé mignon et sage?? Les regards autour de nous commencent à me glacer les veines... Je les envoie mentalement se faire empapaouter.

Le tour est fait, ouf.

Nous retournons à la voiture. Je tiens la main de Noah (contre son gré...) d'un côté et j'ai l'autre bras chargé de sacs qui commencent à peser. J'ouvre la voiture, et je suis d'un coup d'un seul tenaillée par une contraction de ouf.
Et là, c'est le drame.

Noah m'échappe... Je laisse tomber les sacs, il court dans le parking, mort de rire ("sale petit ***" pensé-je tout bas!), je le poursuis... J'entends très très loin les remarques des "gens"... Les ont-ils dites ou les ont-ils pensé si fort que je les ai entendues?...

Crotte, bonjour les clichés. La fameuse crise généralement intitulée "crise-des-bonbons-en-bout-de-caisse", mais sur un parking. Donc pire, puisque potentiellement mortelle.

Quand je parviens à rattraper le fugitif je me transmute en foldingue hystérique, je lui colle une fessée, je sais même plus quoi faire de mes bras...

Je frissonne sous les regards pourris de ceux qui savent tout mieux que vous. La moitié de leur cerveau est prête à appeler la DDASS pour sauver ce pauvre enfant des griffes d'une mère dépassée et violente, l'autre hémisphère pense ouvertement qu'il aurait mérité une fessée plus forte, voire pire. Les pauvres, ils sont tiraillés entre leur omniscience de badaud qui freine pour regarder les accidents de la route et leur conscience de gens bien pensants. Je les plains. Nan, sérieux.
Tous, en tout cas, ont sur le front la même phrase: "Mon Dieu, et dire qu'elle en a un autre qui arrive!"...

Ma grande gueule n'a pas voulu s'ouvrir, je les ai laissé penser ce qu'ils voulaient... En priant pour qu'ils aient tort.
J'ai eu peur, j'ai eu honte, je suis rentrée chez moi avec mal au ventre et mal au coeur...

"Mon Dieu, et dire que j'en ai un autre qui arrive!!!"...



Allez, il a quand même réussi à se faire pardonner...


7/29/2008

Je m'embobonise et j'aime ça:

Pour faire une bonne femme au foyer pas trop désespérée (juste ce qu'il faut), j'ai choisi mes ingrédients:

  • 150 g de farine
  • 125 g de sucre
  • 1/2 sachet de levure chimique
  • 1 pincée de sel
  • 1 gros oeuf
  • quelques gouttes d'huile
  • 2 bananes
  • 50g de chocolat noir
Puisque je les avais, j'ai plus ou moins suivi une recette:


- Préchauffez le four à 180°C (thermostat 6).

NOAH n'approche pas du four!!! C'est chaud, ça brûle.
"Gwo bobo?"
Oui c'est ça, allez ouste!


- Dans un saladier, mélanger la farine, le sucre, la levure et le sel.

Note pour plus tard: une vraie balance de kouizine, ça sert. Un verre doseur c'est vraiment pourri. Je vais investir.


- Dans un autre récipient, battez l'oeuf.

Fait chier, ça va en faire de la vaisselle. Heureusement que c'est pour la bonne cause.


- Ajoutez le chocolat en petits morceaux et les bananes écrasées.

Ca a l'air moyennement appétissant c't'histoire...
NOAH ne mange pas le chocolat! NON, Maman est en train de kouiziner c'est hyper important!
"Gako cocoaaaa??"

Oui mais c'est pas cuit.
"E pas kuuuuiii??"

Non, beurk.
"Gégoukan!!"
Ca promet.


- Mélangez les deux préparations, juste pour qu'elles soient homogènes. Ne travaillez pas trop la pâte.

Rassure-toi, j'avais pas en plus l'impression de bosser!


- Répartissez la préparation dans 8 moules à muffins beurrés ou huilés.

Note pour plus tard: les doigts c'est nul pour huiler le moule, vais investir dans un pinceau spécial.
Ca colle sur la cuillère... Merde ça colle sur les doigts aussi... Ne pas lécher ses doigts, ne pas lécher ses doigts!!!



- Enfournez 20 min.

Noah si tu continues tu vas te faire mal. Bobo. Hôpital. Docteur. Piqûre. Et fessée en plus!
"NAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN pas yéyééééééé"


- Vérifiez la fin de la cuisson en enfonçant la lame d'un couteau : elle doit ressortir sèche.

Rajoutons 10 minutes parce que là "é pas kuuuiii" comme dirait l'autre.


Attendez un peu avant de démouler puis laissez-les refroidir sur une grille.

Plus facile à dire qu'à faire. Surtout, ne pas avoir oublié l'étape "beurrer/huiler le moule" sinon ce sera vaguement un crumble banane-chocolat.


Finalement, le résultat fut à la hauteur de mes efforts:





Pour la peine, je recommencerai!

7/18/2008

La césarienne, une autre naissance...

Je voulais vous parler de cela depuis longtemps maintenant, mais je n'étais pas sûre de savoir ce que je voulais en dire ni comment je voulais l'aborder...
Toujours est-il que je me lance.

Noah est né, vous le savez, par césarienne programmée pour siège. L'ignorante confiante et naïve que j'étais à ce moment-là n'a pas jugé bon de se révolter. Et pourtant, il aurait fallu...
Pas de réponse à mes questions, pas d'écoute à mes suggestions, c'est comme ça et pas autrement. C'est pas moi le médecin; on me dit qu'il faut, moi j'y vais.

Ce qu'on ne vous dit pas avant, c'est qu'une naissance "par voie haute" est loin d'être anodine. Oh, on vous explique couche par couche comment on va vous découper si vous voulez, mais à part ça, si vous voulez connaître les conséquences physiques et psychologiques de la césarienne, il ne vous reste qu'à chercher vous-même.

Bon courage. Malheureusement de plus en plus répandue, la césarienne est toujours un tabou.
Cherchez le chapitre qui en parle dans les fameux livres sur la grossesse que nous connaissons toutes: quelques lignes, et incorrectes encore! Pas une phrase sur l'après-césarienne non plus? Comment gérer? Quel traitement de la douleur? Comment allaiter? Ai-je le droit de pleurer? Si tu veux, mais en silence. Y a des femmes qui accouchent, elles!
Feuilletez les magazines pour parents ou futur parents: pas un mot. Pour pas effrayer qu'ils disent. Et le vrai vécu, la vraie souffrance, on en fait quoi? Rien parce que dans ces pages tout se doit d'être beau, rose, joufflu, épanoui... Ah ça discute épisio sans complexe, ça compare les techniques de séchage de la foufoune au sèche-cheveu et ça vous explique le fonctionnement de votre cher périnée à rééduquer, là-dessus on sait tout. Mais cicatrisation ou suites de couches après césarienne faudra repasser.

Et pourtant c'est un accouchement aussi si je ne m'abuse...


Expliquée et raisonnée, une césarienne peut être bien vécue, parce qu'elle est justifiée et qu'elle s'inscrit dans l'histoire des parents et de l'enfant comme salvatrice, porteuse de vie, en un mot nécessaire.

Mais certains médecins aiment se murer dans le silence qui dit "J'en sais plus que vous."

Il m'a fallu du temps pour comprendre mes regrets, et ces regrets je les ai transformés en un combat.
Un combat pour une naissance différente, respectueuse, sereine, et surtout, active!
Mon combat pour mon corps, pour panser mes blessures au ventre et au coeur...

Car, 2 ans après (ou même 10 c'est pareil) les conséquences sont toujours là. On est et on reste un "utérus cicatriciel" et que voulez-vous, l'impact étant bien plus gros qu'une pièce de 2€, même avec de la bonne volonté Carglouss ils réparent pas.

Alors j'essaye de me préparer différemment, j'ai changé de décor, planté mes propres jalons sur le chemin... Pour que la route soit belle.

7/02/2008

Retour aux sources!

Eh oui, ça y est, je redécouvre les joies de "La croisière s'amuse" et du légendaire téléfilm de l'après-midi sur M6.

Vous l'aurez deviné, point de dur labeur pour moi depuis deux semaines. La route devenant pesante, je suis désormais en arrêt bien mérité!
Dire que le boulot ne me manque pas serait mentir un p'tit peu quand même, mais vous savez ce que c'est, au fond on s'occupe.
En fait, maintenant que j'y pense, on est même limite plus occupé. Genre, le boulot c'était des vacances à côté.

Mais au fond j'ai enfin du temps. Du temps tout court. Et ça, c'est la classe. J'me suis même mise à faire de la pâtisserie (Caroline Ingalls, sors de mon corps!), pour le plus grand bonheur de mes deux estomacs sur pattes de la maison.


Du coup, j'ai plein de trucs passionnants et trépidants à vous raconter.

First things first, Gontrand* est en pleine forme. Rapport aux coups de tatane que je me prends à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. C'est qu'il fait dans les 530g le gaillard. Pas une demi-portion comme sa crevette de frère.
A part ça il est quand même vachement beau si j'en crois les images en noir et blanc que j'en ai!

Après, y a moi.
Chéwi Adowé et moi on a eu bien du mal au début à gérer la nouvelle du Bébé qui arrivait, tant de questions, d'inquiétude... Jusqu'au jour où on s'est dit "Fi de tout cela!" et qu'on a décidé d'être heureux. Tout simplement. Et vous savez quoi? Ca a marché!
Mieux, même.
Je vais bien, c'est aussi simple que ça. C'est-à-dire pas de cachets, pas d'hospitalisation, pas de "Restez sur votre canapé, Madame!" bref, que du bonheur!

Ces plaies que j'avais eu tant de mal à panser sont en train de cicatriser de la façon la plus naturelle qui soit, et cette grossesse est petit à petit en train de réparer la première... Je l'espérais sans oser y croire, et pourtant, jusqu'à aujourd'hui, c'est le cas!

On avait hésité à recommencer, la nature a décidé pour nous, et elle a bien fait!




* Euh c'est juste un surnom hein...

4/27/2008

Secret de Polichinelle...

(Et croyez-moi c'est le cas de le dire.)

Tout d'abord, re-bonjour tout le monde, et pardon pour cet inexcusable abandon de blog, mea culpa et tout et tout...
Les temps sont durs, ou en tout cas les semaines très chargées!

Mais laissez-moi vous conter une petite histoire...

Il y a deux ans (et 3 semaines à peu près) naissait mon petit bonhomme, centre de ce blog, centre du monde en fait (en tout cas, du mien) et plus joli petit garçon que la Terre ait jamais porté. Ca, c'est dit.

Il y a deux mois (et 3 semaines à peu près), Mère Nature cette petite blagueuse s'est bien demandé ce qu'elle pouvait me faire comme blagounette pour dire de pas se laisser oublier. Elle a réussi son coup!

Il y a un mois (et 3 semaines à peu près), Clearblue m'annonçait une drôle de nouvelle... En live, direct, paf comme ça: "ENCEINTE"

In your face.

Le temps de se remettre de ces émotions, la "pilule" (si l'on peut dire) est avalée et tout va bien. Le bonheur, les petits oiseaux qui chantent, bref le printemps quoi.

Il y a deux jours, la Science a pénétré le temple sacré de ma matrice et a vu l'invisible... Un joli petit frère, avec 10 doigts, 10 orteils, le portrait craché de mon doux Noah...


Et voilà, l'aventure continue, plus de renommage de blog mesdames et messieurs, En attendant Bébé attend donc son deuxième Bébé!

2/08/2008

Un peu de bon sens dans ce monde de fous...

Une fois n'est pas coutume, je vais exprimer des opinions sur mon blog. Des vraies, des pures et dures. Gare à vous.


En intro, au risque de vous saoûler avec mes élucubrations routières, j'ai encore failli mourir une bonne douzaine de fois ce matin (au bas mot) au cours de mon trajet bi-quotidien maison/boulot. Motard en furie, routier enragé, pépé perdu, tracteur embourbé et j'en passe (pas de sanglier aujourd'hui, "c'est toujours ça de pris" comme dirait l'autre), bref, le calvaire journalier de tous les travailleurs courageux que nous sommes.

Une fois arrivée à 100m du boulot, je passe devant le marchand de journaux. Et là, que vois-je?





Autant vous le dire, j'ai repris foi en l'espèce humaine. Le pays et les médias ne sont donc pas tous sourds et aveugles (et muets)!


Toute considération réellement politique mise à part (quoique...) j'ai beau être pour la liberté individuelle et la famille moderne, je n'adhère pas à cette "pipolisation" des zhoms politiques que certains jugent un mal nécessaire.


En France on se dit tradi, on regarde encore de travers les parents d'enfants nés hors mariage (alors qu'on parle là de près de la moitié des enfants Français qui naissent de nos jours - et de mon fils, accessoirement!), on refuse les droits des couples aux homosexuels... Et on regarde notre Président divorcer, puis se remarier (avec un mannequin, siouplé) sous les sunlights des paparazzi, et ce en l'espace de 3 mois, entre deux soulèvements de foules ouvrières syndiquées, entre deux déplacements médiatisés à l'étranger... Ce Président qui voyage alors même que la France gronde, ce Président qui veut s'attirer la faveur des sondages en ratifiant la loi sur le tabac mais négocie en ce moment-même avec les buralistes un possible assouplissement de ladite loi. Ce Président qui a la promesse facile mais qui préfère s'afficher Rolex au poignet en plein jogging avant d'aller cirer les pompes (pour rester polie) de Bush.


Mais fi de tout cela. Loin de moi l'idée de m'abaisser à la propagande. Diantre.

Qu'on soit de gauche, de droite, du milieu ou même d'ailleurs, c'est bien un homme qu'on a élu (enfin, quand je dis "on", vous me comprenez), la majorité a parlé.


Et vous savez pas le pire? C'est qu'à mon avis on en a pris pour 10 ans. J'ai hésité, mais c'est dit. Quelle plaie!

1/29/2008

Passez-moi la rubrique des chiens écrasés!

Fait divers troublant dans une petite bourgade tranquille de Haute Normandie.

Il existe en Normandie une petite départementale branchée qui a beaucoup de succès pour rejoindre Dieppe à Rouen. Cette charmante petite route sinueuse bordée de champs et de prairies a été le théâtre d'un drame sanglant pas plus tard qu'il y a pas longtemps.

On déplore la mort de deux sangliers, et d'une brave Ford Fiesta.

Selon toute vraisemblance, les conducteurs des trois véhicules impliqués auraient voulu tenter une nouvelle technique de free-fight automobile avec un troupeau de sangliers qui passait par là.

"C'est une honte", déclare un témoin. "C'est une honte de n'avoir pas organisé un méchoui géant dans le coin! C'est pas tous les jours qu'on arrive à capturer de si beaux spécimens!"

De là à assimiler ce soit-disant accident à du vulgaire braconnage, il n'y a qu'un pas.

Voici ce que raconte la seule conductrice qui a réussi comme par hasard à éviter le choc:

"Le troupeau de sangliers a commencé à traverser alors que la Fiesta était lancée à vive allure. Elle en a envoyé bouler 2 ou 3 avant de s'immobiliser (STRIKE!!! se retient-elle de jubiler). La 307 qui suivait a assommé un autre sanglier avant de s'arrêter plus loin, et ma bonne vieille Corsa et moi avons fait une belle embardée afin d'éviter la collision. J'ai appelé la gendarmerie qui a eu pour seule recommandation de ne pas laisser les cadavres sur la route, ajoutant que nous pouvions embarquer les pauvres bêtes si bon nous semblait. Moi, j'aime pas ça le sanglier!"

Pensant à peine au danger que représentait une horde de sangliers blessés et hargneux, cette conductrice émérite et le chanceux propriétaire de la 307 à la plaque d'immatriculation cabossée ont pris leur courage à 4 mains afin d'accomplir la répugnante besogne, la veuve de la Fiesta ayant préféré sanglotter sur le bord de la départementale auprès des restes encore fumants de sa compagne des 20 dernières années (paix à son âme).

Lors du rituel des échanges de numéros "au cas où", le mari de Madame Feu Ford Fiesta (essayez de dire ça, très vite, avec un cheveu sur la langue!) a débarqué tout sourires. Madame est choquée? La gimbarde est pliée jusqu'à la moelle? Peu-t-importe, primo la Mercedes n'a rien, et secundo... Le menu de ce week-end est tout trouvé! En plus, il peut aussi agrémenter l'apéro des restes de la Fiesta qui ressemble méchamment à un Apéricube écrasé au fond d'un caddie.


Comme quoi, le malheur des uns...