11/09/2016

Orange is the new black?

Mister R. a eu 8 ans il y a quelques jours.

Si tu calcules bien (et de toute façon en plus je te le dis), il est né pendant l'élection de Barack Obama. L'élection et l'accouchement-marathon étaient les deux fils rouges de cette nuit étoilée dans ma petite maternité de campagne. J'ai gueulé comme un veau quand l'anesthésiste m'a piquée: "OOOOOOOOOOOBAMAAAAAAA!!!". Le soleil brillait. Je me sentais en sécurité. Le monde changeait forcément dans le bon sens.

Les USA avaient élu un Black, jeune, moderne, cool, qui avait un discours important sur le système de santé et les inégalités liées au sexe ou à la couleur de peau, qui avait à coeur de combler les fossés entre les personnes.

J'ai l'impression que nous ne sommes plus dans le même monde aujourd'hui. Il pleut, déjà.

Il y a 12 ans, les USA, c'était chez moi. Dans mon petit canapé Ikea, je regardais parfois une émission genre "télé-crochet" mais version business, "The Apprentice", et je me disais, "FUCK ce type orange avec une moumoute est vraiment une pourriture sexiste!", et ça me faisait rire. J'ai même croisé le type (il est au moins aussi moche en vrai) dans les rues.

Aujourd'hui je regarde une chaîne d'infos et les bandeaux déroulants en bas de l'écran me donnent l'impression d'être dans un mauvais remake de "Retour vers le futur". Ce serait moche, mais au moins je pourrais retourner dans le passé et dire "ouf on peut faire en sorte que ça n'arrive pas!".

Mais c'est la réalité.

Il pleut.
On n'est plus en sécurité nulle part.
Le monde a basculé sur son axe.

Cette nuit, l'une des plus grandes puissances mondiales, celle qui a élu Barack Obama pour deux mandats successifs, a élu à sa tête un homme d'affaires véreux, raciste, sexiste, rétrograde, gerbant, pourri, et ORANGE.

Des jours sombres s'annoncent. Assombrir du orange ça donne du rouge, comme le sang, coïncidence?...

9/15/2016

Adoléchiant, mon amour.

Tu me dis que tu me détestes.
Je te réponds que je t'aime. Y a un truc biochimique qui m'empêche de te détester. Et ce serait tellement plus facile de pouvoir te détester, pourtant.

La vraie difficulté, c'est de t'aimer. De continuer à t'aimer, même et surtout quand tu me détestes.
Quand tu te comportes comme le dernier des ingrats.
Quand tu me rassures sur le fait que tu m'aimes autant que le chat.
Quand tu soupires, lèves les yeux au ciel, montes l'escalier en tapant des pieds et claques les portes.
Quand tu es comme une tornade qui sème la dévastation et les chaussettes sales derrière elle.
Quand tu ne dors pas.
Quand tu crises parce qu'il est hors de question que tu manges un truc dans lequel j'ai osé croquer.
Quand tu demandes, obtiens, et remercies à peine, puis recommences.
Quand je me plie en quatre et que tu ne remarques rien.
Quand tu ne supportes pas d'entendre que tu me ressembles.
Quand tu prends tout pour acquis, normal, sans rien remettre en question, surtout pas toi.
Quand tu me pousses à bout.
Quand tu fais bouillir ma tête.
Quand tu fais pleurer mes yeux.
Quand tu fais saigner mon coeur.
Quand tu refuses tout.
Quand tu n'aimes rien.
Quand tu as tout et qu'il te faut le reste.
Quand tu deviens parfois cette personne que j'ai toujours refusé que tu sois.
Quand tu fais des promesses que tu ne tiendras pas, et que tu ne comprends pas que je n'y croie plus.

T'aimer, c'est aussi dur que ça. Et pourtant je ne cesserai jamais d'adorer ton grand coeur, tes traits fins, tes yeux parfois si doux, tes gestes tendres qui contrastent avec ton air revêche, ton sourire qui rayonne, ton énergie inépuisable, ton visage quand tu dors et que je prends des photos pour mieux ne pas t'achever quand tu ne dors pas, ton humour même si tu t'en sers parfois à mes dépens, cette façon que tu as de t'adresser au monde avec presque trop de politesse...

Mais par-dessus tout, quoi que tu en dises, j'aime que tu m'aimes.