4/02/2007

Explication de texte:

Je précise que j'ai découvert cette chanson il y a quelques mois et qu'elle m'a touchée dès la première écoute. Un reste d'hormones, peut-être...


Lynda Lemay - Une Mère.

Une mère,
Ça travaille à temps plein,
Ça dort un œil ouvert,
C’est d’garde comme un chien, (1)
Ça court au moindre petit bruit,
Ça s’lève au petit jour,
Ça fait des petites nuits. (2)

C’est vrai,
Ça crève de fatigue,
Ça danse à tout jamais une éternelle gigue, (3)
Ça reste auprès de sa couvée,
Au prix de sa jeunesse,
Au prix de sa beauté. (4)

Une mère,
Ça fait ce que ça peut,
Ça ne peut pas tout faire,
Mais ça fait de son mieux. (5)

Une mère,
Ça calme des chamailles,
Ça peigne d’autres cheveux que sa propre broussaille. (6)

Une mère,
C’est plus comme les autres filles,
Ça oublie d’être fière,
Ça vit pour sa famille.

Une mère,
Ça s’confine au bercail,
C’est pris comme un noyau dans l’fruit de ses entrailles. (7)

Une mère,
C’est là qu’ça nous protège,
Avec les yeux pleins d’eau,
Les cheveux pleins de neige. (8)

Une mère,
A un moment, ça s’courbe,
Ça grince quand ça s’penche,
Ça n’en peut plus d’être lourde, (9)

Ça tombe, ça se brise une hanche,
Puis rapidement, ça sombre,
C’est son dernier dimanche,
Ça pleure et ça fond à vue d’oeil,
Ça atteint la maigreur des plus petits cercueils. (10)

Ô bien sûr, ça veut revoir ensemble
Toute sa progéniture entassée dans sa chambre,
Et ça fait semblant d’être encore forte,
Jusqu’à c’que son cadet ait bien r’fermé la porte.

Et lorsque, tout' seule ça se retrouve,
Ça attend dignement qu’le firmament s’entrouvre,
Et puis là, ça se donne le droit,
De fermer pour la première fois,
Les deux yeux à la fois.

Une mère,
Ça devrait pas partir,
Mais on n’y peut rien faire,
Mais on n’y peut rien dire. (11)



http://www.dailymotion.com/video/xssqw_linda-lemay-une-mere


(1) "C’est d’garde comme un chien"
Bon, la comparaison n'est pas forcément heureuse/flatteuse, mais ma foi, plutôt réaliste puisqu'effectivement laquelle d'entre nous n'est pas prête à sortir crocs et griffes pour protéger sa descendance?
Par contre, attention, les Chiennes de Garde ont sûrement un copyright!

(2) "Ça fait des petites nuits"
La faute à qui???

(3) "Ça danse à tout jamais une éternelle gigue"
Quand je vous disais que les comptines, ça rend dingue!

(4) "Au prix de sa jeunesse, Au prix de sa beauté"
C'est vrai, ça. Avant, je lisais "Jeune & Jolie". Maintenant à part les magazines parentaux, je sais pas quoi lire, y a plus qu'à attendre qu'on publie "Grosse & Moche".

(5) "Ça ne peut pas tout faire, Mais ça fait de son mieux"
Oui alors ça c'est gentil de le préciser. On n'a jamais assez de mains dans ces cas-là. Est-ce de notre faute si on ne nous a fait que deux bras et deux jambes?

(6) "Ça peigne d’autres cheveux que sa propre broussaille"
En même temps ça n'a plus de temps pour ses "propres" cheveux (quand ils le sont). C'est pour ça qu'on appelle ça une "broussaille". Avant Bébé, j'avais des cheveux. Maintenant, j'ai une broussaille.

(7) "C’est pris comme un noyau dans l’fruit de ses entrailles"
J'ai pas de remarque ironique à faire là-dessus tout simplement parce que je suis en admiration devant cette phrase. En gros, j'aurais pas dit mieux.

(8) "Les cheveux pleins de neige"
Les enfants, ça donne des cheveux (enfin, une broussaille) blancs. C.Q.F.D.

(9) "Ça grince quand ça s’penche, Ça n’en peut plus d’être lourde"
D'une part, c'est à force de ramasser des jouets, de l'autre, c'est dur à perdre tous ces kilos!

(10) "Ça pleure et ça fond à vue d’oeil, Ça atteint la maigreur des plus petits cercueils"
J'ignore pourquoi, soudain, la chanson prend un tour si noir... Je ne sais pas si Lynda Lemay évoque ici sa propre mère, ou sa propre expérience de la maternité. En tout cas, ça donne des frissons de penser à ça... Parle-t-elle de la perte de sa mère, ou de sa peur de la mort?

(11) "Une mère, Ça devrait pas partir, Mais on n’y peut rien faire, Mais on n’y peut rien dire"
Je crois que voilà la réponse à ma question...
Difficile, malgré tout, de lire/écouter cette vision de la maternité.
En résumé, sacrifices, servitude, oubli de soi...
J'ai du mal à voir les choses ainsi. Oui, être parent c'est un don de soi, c'est aimer quelqu'un plus que sa propre vie, c'est tout faire pour ce petit être qui porte votre sang...


Mais, quand on fait les comptes...
Je pense qu'en aimant un enfant, on reçoit bien plus qu'on ne donne!

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