8/20/2006

Le syndrôme de Pierre et le Loup.

Pour ceux d'entre vous qui ne connaissent pas l'histoire, Pierre était un petit garçon espiègle qui aimait bien filer dans la forêt pour s'amuser à crier au loup. Les hommes du village accouraient alors fusil au poing pour casser du canidé. Pour trouver le petit Pierre, se bidonnant comme une baleine, sans aucun loup à l'horizon. Du coup, forcément, le jour où petit Pierre a vraiment rencontré le loup, plus personne n'a accouru. Je ne me souviens plus trop de la fin de l'histoire, mais j'imagine que le loup a mangé du petit Pierre ce jour-là. Quel con, ce Pierre.

Bref, tout ça pour dire que mon drame, c'est que quand on raconte presque exclusivement des conneries, le jour où vous ne rigolez pas, bah on ne vous prend pas au sérieux!

Et pourtant...


Voilà pourquoi j'ai, depuis le début de l'aventure "En attendant bébé...", écrit pas mal d'articles bien moins gais et ironiques que j'ai volontairement laissés de côté.

On m'a fait remarquer récemment qu'à me lire, tout est tout beau, tout rose, tout n'est que sourires et ce qui ne l'est pas est ironisé et/ou pris du bon côté... En somme, c'est plutôt vrai. Il y a plusieurs raisons à cela.

- J'écris beaucoup de choses ici, beaucoup de choses personnelles. Pourtant, je protège ma vie privée tant que je le peux.

- Pour ceux qui n'ont pas encore d'enfants, je me dis qu'il ne faut pas les décourager (hin hin) ou leur faire peur inutilement, en soulignant les aspects plus "noirs" de la parentalité (ça existe, ce mot?)

- Pour ceux qui en ont, je sais qu'ils savent. Ils sauront lire entre les lignes. Sinon, c'est que je n'ai pas laissé assez de marge entre les lignes!


Cependant...

Non, tout n'est pas tout beau, tout rose...

Si vous voulez tout savoir, c'est même très dur parfois. C'est beaucoup de bonheur, mais autant d'angoisses, de méga coups de mou, de fatigue, de ras le bol, de dilemnes cornéliens...

On change, énormément. Physiquement, d'abord. Pour être honnête, habillée je peux encore plus ou moins faire illusion, mais en ce qui me concerne je me sens défigurée. Je n'irai pas plus loin dans ce chapitre, j'exorciserai moi-même mes vieux démons...

On change, mentalement bien sûr. On est parents! Aller faire les courses est une expédition usante rien que de la préparer, les tête-à-têtes sont rares, voire inexistants. Le couple en prend un sacré coup, normal quand on pense au bébé avant de penser à l'autre... Pourtant il ne faut pas se négliger, on a plus que jamais besoin l'un de l'autre... Et besoin d'être homme/femme tout en étant Papa/Maman. Pas fastoche. L'esprit s'y perd un peu, parfois.

Certains ont la chance d'avoir un enfant calme et serein. Nous, non. Noah est un enfant aussi adorable qu'il est difficile. Les pleurs sont fréquents et les heures de sommeil inversement proportionnelles. Un petit enfer au quotidien... Mais on tient le coup.



On tient le coup, pour tous ces moments où il est adorable. Pour tous ces moments où il rit, où il dort, où il joue, où l'on peut se retrouver, à 2 ou à 3, heureux ensemble...



La vie de famille, je crois que c'est comme ça que ça s'appelle...

3 commentaires:

Zeprof a dit…

t'en fais pas Mitch c'est tout du normal tout ça :-)
ici aussi parfois c'est dur... mais heureusement beaucoup de bonheur quand même :-)

La Troll Family a dit…

Je connais ça et c'est pire avec mes jumelles qu'avec l'ainé non parce qu'elles sont deux mais parce que j'ai pris un congé parentale. Je ne regrette pas de m'être arretée pour les élever mais par moment entre les biberons, les couches, les siestes, les doudous et j'en passe j'ai l'impression que je vais exploser. Et la conversation d'un enfant de 2 ans et demi ça va pas loin !!! Mais comme tu dis on tiens pour tout le reste !!!!

Anonyme a dit…

et oui on sait lire entre les lignes, nous pauvres parents ! et concernant le changement physique, je peux te dire que je comprend tout à fait ce que tu dis !
et pour tout le reste aussi, parce que parfois un seul éclat de rire fait oublier la nuit blanche où les heures de hurlements !