10/15/2008

Simone Veil, le retour...

Un petit, ou plutôt un gros carton rouge, en forme de coup de gueule. J'évite de rentrer trop dans les détails persos en général, mais je ne peux pas me taire cette fois.

Pour certaines cela va sans doute paraître anodin, mais moi j'explose!!!

Je suis quelqu'un d'extrêmement pudique, c'est même maladif à vrai dire, en temps normal. Pendant la grossesse, on arrive à en faire un peu abstraction tout en tâchant de préserver un peu de dignité et d'intimité si on le peut. La médicalisation un peu à outrance de la grossesse et de la naissance sont à ce prix... On en prend notre parti, au fond, plus facilement pour certaines que pour d'autres mais enfin toujours est-il qu'on y fait de moins en moins attention. Et pourtant...

Gynécos, sage-femmes, médecins en tous genres se succèdent entre nos jambes, la main experte et l'oeil blasé. Nous on met les pieds dans les étriers, on écarte les cuisses, au mépris de tout ce que l'éducation et la société nous a appris, offrant ce que la décence nous conditionne toute notre vie à cacher, on tourne le regard et on attend que ça passe...

L'obstétricienne de la maternité m'a prescrit un prélèvement vaginal à effectuer pour le dépistage du streptocoque B. Pourquoi ne le fait-elle pas elle-même "pendant qu'elle y est"??? Mystère...

Sachant l'importance de cet examen, je suis allée prendre RDV au laboratoire près de chez moi pour l'effectuer rapidement. Connaissant un peu les différentes personnes qui travaillent dans ce labo, je demande à ce que ce soit la femme et non l'homme qui s'occupe de ce prélèvement, elle m'en avait déjà fait un après la naissance de Noah et avait été très douce et très compréhensive malgré mes larmes incontrôlables...
Cette dame est en vacances, c'est donc l'homme, que je n'ai jamais vu ou presque, qui viendra coller son instrument dans mon vagin et y prélever ce qui doit y être prélevé.

Je trouve ça d'une violence, d'un irrespect incroyable...

Je sais, c'est un détail au fond, ce qui compte c'est d'avoir un enfant en bonne santé, mais est-ce que ça doit forcément se faire au prix du peu d'intimité qu'on nous laisse?
Est-ce qu'on n'a plus aucun respect pour l'amour propre et la pudeur des femmes?
Est-ce qu'on est juste un vagin avec une femme autour, au final?

Je sais aussi que certaines femmes vivraient nues tout le temps si cela pouvait leur permettre d'attendre enfin un bébé... Je le sais...

Mais là, tout de suite, moi je n'en peux plus de tous ces yeux, de toutes ces mains, de tous ces gens qui me "violent" et qui ne connaissent même pas mon prénom...

Ca me passera, me direz-vous. Sans doute... Mais pour l'instant, j'en pleure d'avance...

Garder son sens de l'humour, en toute circonstance!

Oui, je suis ignoble. Un monstre. Une serial killeuse de petites vieilles dames fragiles du coeur.

Mais tant pis, je vous raconte. Une petite anecdote sans intérêt mais, ah, ça fait du bien parfois!

Samedi dernier Chéri a traîné son (gros) boulet de femme à une soirée "comité des fêtes" d'un petit village voisin. Comprenez, un bal musette amélioré, mais je ne crache pas dans la soupe (qui était délicieuse) car on a passé une bien bonne soirée entre amis!

Bien sûr tout le monde me suivait du regard avec un air un peu effrayé. La responsable du comité m'a même gentiment demandé si j'avais l'intention d'accoucher là. (J'ai dit oui, vous pensez bien!)


Je suis allée me chercher un verre (de coca bien sûr) au bar, où la madame qui servait m'a regardée d'un coup et a fait un bond en arrière, manifestement effrayée.
Je souris calmement. J'attends la question.
"Oulàlà mais c'est pour très très bientôt!!?"
Je prends un air serein et résigné, j'irai même jusqu'à dire "contrit":
"Ben... C'est pour dans trois mois..."



Bon sang, j'aurais dû prendre mon appareil photo.

Par contre, pour justifier le "Mais c'est pas possible y en a combien dedans???" qui a suivi:






[EDIT] *** Je me rends compte que ce n'est pas clair... Il ne me reste pas trois mois... Mais trois semaines maxi!!! ***

10/04/2008

Générosité enfantine

Avoir des enfants, en soi c'est déjà un cadeau. Rassurez-vous, vos enfants le savent, et entendent bien être considérés comme tels.

Mais il arrive parfois que l'enfant, dans un élan spontané, sincère et désintéressé, vous fasse l'insigne honneur de vous faire un cadeau.

C'est ce qui m'est arrivé y a pas cinq minutes. J'étais humblement partie faire pipi (ma Maman vous dirait qu' "il y a des chiens qui y vont sans le dire" mais ça a son importance dans la suite de l'histoire) et Noah arrive triomphalement dans les toilettes, déjà tout fier de son plan.

"Maman fait pipi sur le pot."
"Oui mon chéri, c'est ce que font les gens biens."
"C'est bien, Maman, bravo!"
*** Fierté ***

"Tiens Maman, cadeau!"
"Attends chéri, je me rajuste."
"Maman, ferme les yeux!! Cadeau!!"

Je referme mon pantalon et mes yeux, donc, et tends la main, avide et impatiente. Dans ma tête je vois déjà les futures fêtes des mères sous une pluie de colliers de nouilles et de masques cauchemardesques (mais néanmoins véritablement artistiques) de papier mâché...

Mon petit bonhomme de deux ans et demi est déjà plein d'amour pour sa Maman dévouée et va déjà me faire un sublime cadeau improvisé mais émouvant que je pourrai exhiber fièrement en société. Je crâne déjà, mentalement.

"Ouvre les yeux, Maman!"
Je prépare une expression subjuguée, de circonstance, qui se transforme en circonspection, puis en franche grimace...

"Oh, des crottes de nez."
"Maman, t'as pas dit MERCI!"

10/02/2008

Epater la gynéco, un kilo/centimètre à la fois...

En quelques chiffres j'ai ruiné dans l'oeuf ma relation d'amour naissante avec l'obstétricienne de la maternité. Damned.

Tout avait plutôt bien commencé, en fait. Consultation, auscultation, papotation, enfin la routine.
Et là, elle a sorti son mètre de couturière.
Je me crispe d'avance... Elle mesure, me fait des yeux comme des soucoupes et lâche le verdict:

"Hauteur utérine: 36 centimètres, presque 37..."
(Genre elle a jamais vu ça, les yeux de merlan frit et tout)

Je rougis timidement (vous me connaissez) et je hausse les épaules (enfin si tant est qu'on peut hausser les épaules dans cette charmante position qu'on appelle poétiquement "gynécologique") parce que c'est vrai, qu'y puis-je?

La leçon commence:
"Vous avez sûrement pris trop de poids. (Notez que j'ai mis un point. Ce n'est pas une question, c'est une constatation bienveillante de Médecin-Tout-Puissant) Franchement, ça ne sert à rien de grignoter, de manger plein de sucre, vous allez faire un très gros bébé c'est ce que vous voulez?" (Mais-oui-bien-sûr je ne demande que ça; après tout qui ne rêve pas d'avoir à expulser un bébé baleineau par là où vous savez??)

Calmement, je lui suggère de regarder sur mon dossier quel était mon poids à ma consultation du troisième mois, soit le 28 avril de cette année.

Elle me répond: "[chiffre*]"

Je lui dis: "Bien, ayez l'obligeance de bien vouloir reculer afin que je puisse accéder à la balance silvouplémerci."

Je monte sur l'engin. Et commente: "Bon, vous pouvez noter. Consultation du 30 septembre de l'an de grâce 2008, 35 semaines et 3 jours. Poids: [chiffre tout pareil*]. Prise de poids: ZERO."


Pan, dans les dents. Grosse oui, lourde non!




* Le poids d'une femme, ça se demande pas. Malotru(e), va!