Lundi mon corps et moi on a eu une petite discussion. Que me dis-tu? Des contractions, ça je sais... Pourquoi celles-ci sont-elles différentes? Je me crispe, j'ai mal... Cette sensation d'appui, là, en bas... Ca ne peut pas être bon... Pourtant, ton petit message en morse à grands coups de vagues pénibles dans mon ventre, je le connais... Comment? Oui, je sais, j'ai peut-être un peu forcé, mais pas tant que ça, tu exagères... De toute façon retiens-toi, j'ai rendez-vous à la maternité demain pour un cours de préparation à la naissance, j'en profiterai pour faire contrôler tout ça, puisque tu insistes...
La suite a des airs de déjà-vu... Toute ressemblance avec des personnages et des faits existants ou ayant existé serait purement... Désespérante.
Après ledit cours de prépa j'ai filé aux urgences, je m'en voulais un peu d'enquiquiner le monde là-bas mais je sentais qu'il le fallait... Rien que pendant le cours on parlait de contractions et j'ai pu faire quelques démonstrations bien involontaires... Au moins ça servira aux autres. Quel altruisme.
J'ai dû beaucoup attendre aux urgences maternité car il y avait plusieurs accouchements (les veinardes) (mais pas de hurlements ou de supplications d'arrêter la torture, on accouche dans la zénitude là-bas visiblement... Ou dans des salles insonorisées!), et finalement j'ai été reçue par une sage-femme et une aide-soignante tout simplement adorables et très douces!
L'examen a révélé ce que je craignais... Ce que mon corps me criait dans la tête. Col court (un petit centimètre...), bien mou, ouvert à 1 pour l'orifice externe, mais encore postérieur et fermé en interne. Il a tant bougé en deux petites semaines...
Traduction: les contractions douloureuses que j'ai ressenties font appuyer la tête de Bébé en plein sur le col.
La sage-femme me parle d'hospitalisation, je lui explique, je ne craque pas mais c'est dur... Comment lui dire que je ne veux pas jouer avec le feu mais que j'ai un grand bébé à la maison qui a besoin de moi, et que nos familles ne sont pas là... J'ai peur d'appeler Guillaume... Je ne connais que trop la chanson... Je me suis tant battue pour éviter ça... Je parle à la sage-femme en restant souriante, confiante, forte... Ou du moins j'espère que c'est ce dont j'ai eu l'air. Je lui raconte quelques-uns de mes déboires passés avec ironie - c'est plus facile.
Un monitoring est décidé, le coeur de Bébé bat la chamade, je regarde par la fenêtre de la chambre en écoutant cette douce musique et en m'empêchant de penser au passé ou au pire... Je me dis que par rapport à Noah, j'ai gagné dix semaines sur le repos forcé... En même temps je sais que c'est de ma faute si j'en suis là. Je ne me suis pas assez écoutée et j'ai voulu être forte pour nous trois, nous quatre, j'avais décidé que ça ne se produirait pas et je pensais que ça suffirait...
Mais je ne suis qu'à 30 semaines... Même pas. C'est beaucoup, c'est peu, c'est plus que certaines, mais ce n'est pas assez...
Baboum baboum baboum... Qu'essayes-tu de me dire, Bébé? Et moi, comment puis-je te dire de rester au chaud, que je suis désolée d'avoir eu du mal à me faire à cette grossesse au début, que je suis désolée que mon corps ne m'obéisse plus, qu'il te secoue de contractions et te pousse vers la sortie alors qu'il devrait te bercer tendrement de chaleur et d'amour... Comment te dire que je t'aime déjà tant... Que j'ai hâte de te rencontrer, que la vie est dure dehors mais qu'elle est belle aussi si tu veux bien attendre un peu avant de t'y frotter, que je suis impatiente de te serrer dans mes bras pour te dire ces choses, que dans mon coeur déjà je t'imagine...
La sage-femme interrompt mes pensées...
Le médecin est d'accord pour que je rentre chez moi, avec traitement radical et consigne de repos strict mais pas forcément allongé, et un retour progressif à une vie moins enfermée d'ici quelques semaines. Je suis écoutée, entendue, enfin... Mais quand même: menace d'accouchement prématuré, encore. Repos et traitement, encore... 8 semaines, c'est peu et c'est énorme. Mais je suis confiante. La sage-femme me félicite même pour savoir aussi bien interpréter les signes de mon corps (c'est lui qui m'avait prévenue m'dame, j'ai rien fait)... Mais insiste aussi sur le fait que je dois faire de mon chez-moi mon QG, et laisser mon Noah devenir grand et autonome... Sans le porter.
C'est Guillaume qui nous portera sur ses épaules maintenant, comme il l'a fait avant, mais il aura besoin d'épaules plus larges cette fois...
Je l'appelle, il s'inquiète, il s'en veut, il est un peu perdu...
Avant de repartir chez moi, je m'assois sur le lit, je regarde la lettre que mon petit bébé m'a écrite sur le monitoring, et je lui réponds: "Ne pousse pas la porte mon chéri... Maman l'ouvrira pour toi le moment venu..."
6 commentaires:
Ton histoire est très émouvante... Même si je suis à mille lieux de tout ce que tu vis, je ne peux que te souhaiter bon courage... Et te demander de faire bien attention, repose-toi bien, et évite d'emmener ton enfant au supermarché ;-)
Alors mitch pas de betises hein, tu te reposes et laisses faire guillaume. Tu auras bien d'autres façons de caliner Noah.
bises Dewey.
Michelle, repose toi...
Je sais que c'estpas facile qd on a deja un grand bébé (ben oui tant qu'ils ne sont pas totalement autonomes nos avriloux, on ne peut pas dire que ce sont des grands garçons hein ?).
Guillaume a l'air d'etre attentionné, il va encore t'aider et t'épauler comme il l'avait pour ta premiere grossesse.
Courage ma belle, courage Guillaume. Une belle récompense est au bout du chemin.
Bisous
Didine
Rien à dire. Gorge serrée par l'émotion et yeux brouillés par les larmes. Tu touches toujours en plein coeur. Repose-toi ma belle. POur vous. Courage à ton homme.
Lolie
Coucou !!
J'adore ton style d écriture...
j en ai les larmes aux yeux à chaque fois que je relis ton récit !
reposes toi bien et prend bien soin de toi et de ti'papoute ;)
bizz
Chtite Marmotte
J --> euh le supermarché j'évite oui mais pourquoi? lol
Dewey --> Merci ma belle, tu en sais quelque chose de tout ça hein? ;) J'me souhaite un bel accouchement comme le tien piskeu t'es là!!
Didine --> Oui on fait ce qu'il faut, et puis on s'aime, c'est le principal non? J'espère que tu vas bien ma belle!
Lolie --> Ca fait plaisir de te lire, fais comme chez toi et viens quand tu veux ;)
Chtite Marmotte --> Merci ma poule! Vous me manquez les novembrettes mais le temps est venu pour moi de tourner la page MG... Je reste dispo en perso!
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