3/14/2012

Principalement, je fais semblant de savoir ce que je fais.

ENFIN je touche du doigt ce pour quoi j'ai initié toute cette folie: le soin.
J'ai piqué, re-piqué, dépiqué... Et piqué du nez.

Être stagiaire en quarts à 1h15 de route de chez toi, ça veut dire que quand tu es du matin, tu décolles à 5h30, tu prends ton quart à 7, tu cavales, piques, repiques, dépiques, réponds aux sonnettes, prends des constantes, panses et fais des lits jusque 14h. Route du retour. Tu poses tes miches chez toi vers 15h30, genre juste le temps de prendre un café les yeux fermés avant d'aller chercher tes gnômes à l'école.
Au bout du 3ème jour, on te demande un calcul de dose et t'es pas capable de calculer en ml/h le débit d'une perfusion de 260ml à passer en 1h30 (les intéressés comprendront!) tellement ton cerveau fait des noeuds.

Tu dois t'organiser pour être efficace et souriante, préparer tes démarches de soin, rédiger tes analyses et apprendre, ne pas oublier d'être une mère et une épouse même quand tes enfants te voient tellement souvent qu'ils sont à deux doigts de t'appeler Madame et d'appeler Papa au secours parce que "Y a une dame dans la maison!"... Ah, et aussi ne pas perdre tes cours de vue parce que les partiels arriveront très vite.

Bref, je suis ESI.

3/02/2012

J'arrêtais pas de me dire "Moi je serai pas comme ça, moi je serai pas comme ça..."

Parce qu'on ne fait jamais rien à moitié dans la famille dès lors qu'il s'agit de microbes, après 4 heures de vomissements incoercibles j'ai emmené Mister R aux Urgences cette nuit (sur les conseils du médecin régulateur du 15, tout de même).
Brouillard et arrêts-vomi inclus, on est arrivés vers 1h00.

Evidemment, avec la gastro violente qui sévit en ce moment, vous vous doutez du diagnostic. Laryngite, donc (ouais, ça m'a fait ça aussi).

Le médecin me tend une ordonnance pour des suppositoires anti-vomito, des antibios et des lavages de nez. C'est-à-dire qu'il faut que j'aille à la pharmacie de garde (techniquement il ne me faut que des suppos pour que Robin-Petit-Boudin aille mieux) maintenant tout de suite, quoi. Pour ces suppos qu'ils auraient très bien pu (et mieux fait de?) lui donner sur place. Lorsque je m'en étonne, le médecin (au demeurant gentil et pas méprisant mais bon) me dit: "Je vous donne une ordonnance, de toute façon c'est bien pour ça que vous êtes venue, pour avoir une ordonnance?!"


Je n'ai pas su lui répondre que non. Que j'étais venue inquiète trouver une solution pour soulager mon bébé. Que je me doutais que j'y allais pour rien mais que j'étais la première à me projeter, disant aux parents inquiets qu'on ne vient jamais pour rien quand on a peur. Je me disais que je ne serai pas comme ça…

J'ai dit merci et au revoir. J'ai tenu mon petit bonhomme qui se tordait au bord de l'évier. Et je suis partie avec mon ordonnance.


J'ai trouvé la pharmacie de garde dans une ruelle peu engageante et j'ai sonné. Des types bizarres passaient. Personne ne venait. Les types bizarres sont repassés. Je suis partie et rentrée bredouille…


En me disant "Je serai pas comme ça, je serai pas comme ça"... J'espère.