4/28/2010

La théorie du complot

Parce qu'il fait rien que d'énerver son pauvre petit frère innocent, je finis par jeter Fi-fils Premier au cachot. Au coin, quoi. Ca ne lui plaît pas du tout, il peste et pleure, jusque là tout va bien c'est normal.

C'est alors que Fiston Deuxième du Nom développe un comportement que je qualifierais au mieux de mimétique, voire solidaire, au pire de conspirationnel (si tant est que le mot existe).

Il va rejoindre son pauvre frère martyr, regarde l'expression de son doux visage distordu par la vexation de la punition, et s'applique à se chiffonner la même tronche. Incrédibeul.

Et là, toi qui me lis, tu te dis que j'ai pas fini d'en chier. Je me le dis aussi.

4/13/2010

Another day in paradise



La "cascade du shopping", c'est quand je décide d'aller faire les magasins, seule avec les gnômes, en dépit du bon sens. C'est très dangereux, mais je vais quand même le faire...

La journée commence bien. A peine levé, Fi-fils Premier va aux toilettes, et contre toute attente, sans aucune raison apparente, met les mains dedans jusqu'aux coudes. Fiston Deuxième du nom en profite pour faire une allergie de ouf à la nouvelle crème-pour-le-cucul. Tout le monde à la douche, manu militari. (Tout ça avant même le sacro-saint café du matin)
Ca ne me décourage pas. J'aurais dû reconnaître les signes pourtant...

Nous voilà partis. La galère classique. Toute maman qui s'est débattue avec deux gamins et une poussette sur un parking vous dira que, finalement, la laisse pour enfants, c'est pas une si mauvaise idée que ça...

Le shopping avec mes p'tits couillus, c'est comme les gags à tiroirs...

Ca commence au magasin de vêtements pour enfants. Alors que je paye un article, j'entends une jeune femme reprendre Noah. Je lève le sourcil ("Qu'est-ce qu'elle lui veut, cette morue?") et me rends compte qu'il est en train de copieusement houspiller la fillette de la dame en question pour quelque raison obscure... Ramasse ta dignité, me dis-je. Nous sortons, tête basse...

Ca continue bien comme il faut au moment du goûter. Alors que je me demande comment pousser la poussette, prendre le plateau, tenir mon grand et payer la commande (tout ça avec un bras moyennement vaillant), Noah me dit "Maman, tu peux vérifier mon slip?" (sa réplique préférée quand il a eu un "accident"...) et je me retourne avec horreur pour voir s'il a fait ce que je pense qu'il a fait parce qu'il le fait toujours quand il dit ça... Et la réponse est oui. Il a bien baissé son froc et tout le reste, devant une foule éberluée. Ramasse ton amour propre, me dis-je.

C'est toujours pas fini quand je me rends compte à la fin dudit goûter, que l'odeur qui émane de Bébé-Chéri est vachement incommodante, tout à coup. L'odeur qui vous dit d'instinct que la couche n'a certainement pas suffi... Votre instinct a raison.
Comme votre instinct (cet enfoiré) ne vous avait pas soufflé de prendre une tenue de rechange, vous retournez, la tête encore plus basse, au magasin de vêtements pour enfants, en essayant de ventiler Bébé le plus possible (en vain).

Vous vous précipitez avec tout votre barda (et votre copine très enceinte et très compatissante) aux toilettes en appréhendant l'ampleur des dégâts. Vous aviez raison d'appréhender. Body et pantalon à la poubelle. Bébé tape des pieds comme un dératé. Chaussettes à la poubelle. Bébé met les mains dedans... Vous hésitez... Bon, OK, ça je lui laisse.

D'autres personnes attendent les toilettes. Comme vous êtes bienveillante (et que vous avez besoin qu'on vous foute la paix!), vous les prévenez que ça risque de prendre du temps.

Ayé. Bébé est plus ou moins propre, et rhabillé. Pieds nus dans ses baskets, mais tant pis. Au moins a-t-il toujours ses mains. Non mais de quoi il se plaint?

Retour au parking pour un court trajet jusqu'à un magasin voisin. Le vent souffle. "Maman, t'as une moustache, tu sais!"
"Même pas vrai! C'est mes cheveux, espèce de mufle!"

Se demandant ce qu'il pouvait ajouter comme cerise à ce gâteau de honte intersidérale qu'il m'a cuisiné toute la journée, Noah décide... De détacher le siège auto de son frère. Et là, alors que vous vous demandez par quel bout l'attraper, vous vous dîtes que vous avez vraiment une vie de rêve. Et que le dîner de ce soir, seule avec les deux, au resto, risque de vous apporter encore un lot d'inattendu... Les serveurs, qui vous connaissent bien, en frissonnent déjà...


4/06/2010

A nu...

A nu mon ventre, mon intérieur, mon sang...
A nu mon corps ouvert...
A nu mon coeur, larmes profondes qui brouillent ma vue...
A nu mon sein, qui t'attend...

Je suis devenue mère comme je suis venue au monde, nue, à nu, entière et déchirée à la fois.

De toi j'aime tout, pour toi je ferais tout, par toi je deviendrai...

Depuis quelques heures, mes mains te cherchent encore dans une courbe imaginaire qui secouerait mon ventre, mes yeux cherchent en toi le petit animal encore tout chaud de moi que tu fus si peu de temps, mes entrailles cherchent le bonheur dans la douleur de ton premier jour, de tes premières heures...

Tant d'anniversaires à la fois, joie et souffrance entremêlées, il y a ce que nous sommes et ce que nous aurions pu être. Je choisis de tout prendre en bloc, de ne rien refuser, parce que tout ce qui ne serait pas toi n'a pas d'existence...

Je t'ai souvent dit merci de nous avoir choisis pour être ceux qui te guideront sur ta route... Je comprends maintenant, que je me suis trompée. Tu es mon guide, mon fil d'Ariane, celui qui m'a fait naître, celui par qui tout est arrivé, tu m'as fait mère et tu m'apprends chaque jour comment l'être. Toi grâce à qui j'ai trouvé ma voie.

Aujourd'hui, mon fils, quatre bougies seront allumées... Et mille fois plus d'étoiles dans mon coeur...

Bon anniversaire, mon fils.