11/26/2009

Lettre à G.

Chère G. ,

Voilà un peu plus d'un an que nos chemins se sont croisés. L'anniversaire de mon fils (et, par conséquent, celui de l'élection de Barack Obama) a résonné aux couleurs de ces heures passées à vos côtés.

Je vous avais envoyé un faire-part accompagné d'une lettre, c'était si peu, mais vous y avez répondu et je garde toujours cette carte dans un coin de mon coeur, avec mes souvenirs de cette nuit-là...

Cette nuit-là que, d'ailleurs, je tenais aujourd'hui à vous faire revivre à travers mes yeux, grâce à ce récit que j'en ai fait peu après. Vous le trouverez à la suite de ce courrier.

Tout cela pour vous expliquer, Madame, que cette nuit-là a changé ma vie. Que vous et votre équipe avez su être là et me porter dans ces moments si intenses...
Que vous et votre équipe avez su m'accompagner là où une autre équipe, deux ans auparavant, m'avait abandonnée...

J'ai pu reprendre ma route, grâce à vous, et voir enfin mon ventre cicatriser et mon coeur de mère s'apaiser. J'ai baptisé ce récit ma re-naissance, parce que je l'ai ressenti comme tel: mes deux fils et la mère que je suis depuis, nous sommes tous sortis de moi ce matin-là, alors que le ciel laissait apparaître les premiers rayons de cette journée unique.


J'ai également compris, alors, que pour continuer ma route, il me fallait faire plus. Aider les autres à avancer comme je l'ai fait. Je me suis engagée dans l'association Césarine, qui a pour but d'entourer les parents confrontés à la césarienne, de les informer, de les écouter, de les aider à préparer, à guérir ou à éviter la césarienne. Je n'ai de cesse depuis de mener ce combat, ne serait-ce qu'en l'honneur de l'immense cadeau que vous m'avez fait.

On a donné naissance à mon premier fils dans un bloc opératoire bondé, et je me sentais si seule...
J'ai donné naissance à mon second fils dans une salle de naissance intime, avec vous, le Dr A., et mon mari, je me sentais transportée...


Je veux vous dire que ce que vous faîtes n'a pas de prix. Que je suis sans doute loin d'être la seule à penser à vous quand je regarde mon fils. Que je pense à vous quand je regarde cette photo, que je vous joins, et qui représente pour moi tout ce qu'une femme devrait pouvoir vivre lors de la naissance de son enfant: être heureuse, se sentir mère, et surtout avoir son bébé contre sa peau...



Parce que c'était vous, parce que c'était moi, parce que c'était notre combat, nous avons réussi... Merci!

11/05/2009

Yes, we did it!

A y est.
J'ai officiellement survécu à une année entière à la tête de mes deux feux d'arti-fils. Mieux encore, ils ont survécu aussi! Il y a pourtant eu des moments où je ne donnais pas cher de leur peau...

365 jours.
8760 heures (but who's counting??).
Des jours avec et des jours sans.
Des jours avec vomi et des nuits sans sommeil.
Des heures de galère au supermarché ("Maman, me tape pas!!!" au milieu de la foule.........) et des minutes de honte interplanétaires ("Maman, Robin y sent la bouse de vache!!!" au milieu du restaurant.............).

L'année a été si riche qu'elle est passée à la vitesse de l'éclair, nous voilà déjà quasiment sur le point de rallumer cette saloperie de sapin artificiel. Je n'ai rien vu passer... Au rythme de ces précieux moments qu'au fond de moi (tout au fond!!), comme toutes les mères du monde, je chéris au quotidien.


Non moins surprenant, ils ont également survécu l'un à l'autre. Ils ont même cette adorable complicité super-touchante qui frise la télépathie. Si, si. Par exemple, le soir, ils s'envoient des textos invisibles: "Frangin, cette nuit, je dors. A ton tour d'emmerder les vieux!". Irrésistible, je vous dis.

En plus, comme on est des dingues, on est même partis en vacances à quatre. Une nuit de bagnole + 1/2 journée de bateau à l'aller, et l'inverse au retour. Même pas peur. Au final, ça s'est pas trop mal passé. Même les trois semaines entre-deux. Pas reposant pour deux sous, mais marrant! Je n'ai même (presque...) pas été tentée (ou alors si peu...) de jeter Noah dans la Méditerranée ou de stocker Robin dans le freezer du gîte. C'est vous dire!


Et aujourd'hui, je regarde Noah filer serein en classe, sachant prononcer son nom de famille mieux que moi, et Robin qui babille, fier comme une crotte, à deux doigts de pied de marcher pour venir chercher un peu de tendresse au creux de mon cou, j'me dis que j'ai pas trop mal bossé.


Joyeux premier anniversaire Robin, merci d'être là, merci d'être Toi...